Mort et anthropologie, plusieurs chercheur-e-s, un partage de réflexions et de points de vue.

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Gaëlle Clavandier

Gaëlle Clavandier est maître de conférences HDR, à l’Université Jean Monnet à Saint-Etienne et chercheur au Centre Max Weber, Co-responsable (avec Corinne Rostaing) de l’Équipe Dynamiques sociales et politiques de la vie privée (UNIV-LYON). Elle est membre du Groupe d’anthropologie et d’archéologie du funéraire (GAAFet membre du Comité scientifique de la Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP).

Ses thèmes de recherche portent sur la mort périnatale, la sociologie des catastrophes et la sociologie de la mort et du mourir. Ses objets de recherche actuels traitent du devenir des corps, des fragments et restes humains anciens: quel statut et quel devenir pour les restes humains « intermédiaires » ? Cette question est débattue chez les juristes, mais donne lieu également à des ajustements pour ceux (en particulier les professionnel-le-s qui sont amené-e-s à traiter, prendre en charge, ces corps qui n’ont pas le statut de dépouille mortelle. Elle est particulièrement saillante pour le cas des foetus et des mort-nés, mais se pose également pour d’autres terrains statistiquement plus rares, comme celui des catastrophes (notamment les crash) où les fragments de corps non identifiés donnent lieu à une nouvelle gestion. Dans un autre espace temps, les restes humains anciens provenant notamment de collections archéologiques ou anthropologiques sont conservés, voire exposés dans les musées. Une situation qui génère des débats au sein de ces établissements. On observe une attention à ce type de corps qui se traduit par leur arrivée (ou parfois leur retrait de) dans l’espace public, soit de façon effective, soit de manière plus symbolique. Dans le même temps, le principe de sépulture est aujourd’hui celui qui domine.

Concernant la mort périnatale, un changement de sensibilité intervient dans les années 1990 au sujet de la prise en charge des mort-nés et de l’accompagnement des familles face à ce type d’épreuve. Désormais, le deuil périnatal est considéré comme un deuil à part entière et donne lieu à des préconisations dans les établissements de santé. La réglementation de l’état civil et celle relative aux sépultures se sont assouplies permettant aux « parents » qui le souhaitent d’enregistrer cet enfant sans vie, de le prénommer et d’en faire mention dans le livret de famille, puis dans un second temps de pourvoir éventuellement aux obsèques de ce dernier. Les résultats de nos travaux montrent que c’est davantage le-s parent-s qui sont reconnus que « l’enfant », puisque la reconnaissance est intimement liée au projet qu’ont ses parents (concepteurs) à son égard. La variabilité des situations tant à produire des bricolages profanes qui créer certes de l’innovation, mais aussi des inégalités.

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