Recourir au fait divers dans les situations post-catastrophiques : le cas des rumeurs.
21 décembre 2007 - Gaëlle ClavandierRumeurs d’attentats, rumeurs de cadavres errants, imaginaire d’une contamination du drame, images chocs, etc. : les catastrophes modernes sont pourvoyeuses de faits divers et participent de l’élaboration de l’événement. Situations de crise, elles amènent à repenser le social, tant ses liens que ses valeurs. Dire le drame, l’écrire, c’est produire un discours sur le monde dans lequel on vit, c’est le reconfigurer en fonction de ces aspirations. Le tsunami qui s’est produit en Asie du Sud-Est en décembre 2005 en est une confirmation tangible. Le sentiment d’une catharsis et d’une mobilisation sans précédent repose bien sur une vision du monde, laquelle se traduit à l’échelle du politique, des ONG, mais aussi et surtout à travers celle du fait divers, seule à même de fédérer. Les rumeurs tout particulièrement consistent en une écriture de la catastrophe qui vient suppléer une incertitude croissante due à la complexité des phénomènes, mais également à la nécessité toujours plus marquée de déterminer les causes exactes d’un drame. La temporalité de l’enquête ne répondent pas à l’attente du public de savoir, de s’expliquer l’irréparable en temps réel.
Gaëlle Clavandier (2007), «Recourir au fait divers dans les situations post-catastrophiques. Le cas des rumeurs», Les Cahiers du journalisme, n°17, p.90-104.
- calenda.org/191192
- jeremy.roy.free.fr/faitdivers/program.ht...
- www.cahiersdujournalisme.net/cdj/17.htm