Mort & Anthropologie.

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Foetus et mort-nés. Gestion des corps, enregistrement et vécu familial.

Colloque organisé par Philippe Charrier, Gaëlle Clavandier, Vincent Gourdon, Catherine Rollet, Nathalie Sage Pranchère, les 11 et 12 juin 2015 au Musée des Confluences, Lyon.

Il a réuni près de 30 chercheurs en archéologie, histoire, démographie, anthropologie, sociologie, sciences politiques, droit, médecine.

Si de nombreux travaux ont contribué à étudier la mort périnatale, la plupart restent centrés soit sur l’aspect démographique et épidémiologique, soit sur la prise en charge des professionnels en milieu hospitalier et l’accompagnement des familles endeuillées ayant perdu un bébé. Ces contributions relèvent pour la plupart d’une éthique médicale, d’une approche psychologique laquelle fait du deuil l’axe central d’une réflexion ou d’une approche médico-administrative. La gestion des corps, leur enregistrement, comme le vécu familial sont finalement assez peu étudiés. Or, ce sont autant d’indicateurs précis pour identifier les variations, tant des mentalités, que de la prise en charge de ces bébés dans un espace privé, mais aussi institutionnel. Ce colloque se veut donc inaugural. Plus qu’un bilan des travaux menés ces dernières années, il s’agit plutôt de repérer les recherches en cours, essentiellement à l’échelle européenne (France, Italie, Grande-Bretagne, Islande, Danemark, Belgique, Pays-Bas, Allemagne), mais non sans ouvertures vers d’autres cultures (Japon, Etats-Unis), dans l’objectif d’initier des programmes communs de travail. Pour ce faire, trois axes ont été retenus :

La gestion des restes et le trajet des corps

Comment étaient traités les restes de ces corps prématurément ôtés à la vie ? Etaient-ils enterrés, de quelle manière ? Dans l’espace domestique, dans un espace dédié dans le cimetière communautaire ? Étaient-ils incinérés ? Représentés sous la forme d’une statuette, d’une icône et vénérés comme tels ? Que fait-on des corps des fœtus et mort-nés ayant séjourné à l’hôpital ou bien au contraire à domicile ? Comment les autorités municipales et les médecins ont-ils pris en charge ces questions dans le contexte d’une urbanisation et d’une industrialisation croissantes ?

L’enregistrement et l’établissement de statistiques

A partir de quand a-t-on enregistré les fausses-couches, les mort-nés ? Sur quel support (registres, autres modalités) ? Comment les Églises chrétiennes ont-elles géré l’enregistrement des enfants morts sans baptême ? À partir de quand a-t-on commencé à établir des statistiques sur ces catégories particulières ? Plus généralement, quelles sont les évolutions des catégorisations à cet égard ?

Le vécu familial et les trajectoires biographiques des couples

En fin de compte, on ne connaît guère comment étaient vécus par les familles, et d’abord par les mères, ces fausses-couches, ces mort-nés, et plus tard, ces interruptions médicales de grossesses volontaires ? Quels témoignages a-t-on conservé ou recueilli de ces expériences (banalité, traumatisme) ? Quelles conséquences ces expériences occasionnent-elles dans la vie des couples, dans les trajectoires individuelles, dans le regard porté par autrui ? Comment ces expériences sont-elles accompagnées par les professionnels ?

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