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L’intime au travail, le travail de l’intime : la maladie d’un proche en contexte professionnel 

La société moderne s’est érigée sur la division entre les sphères publiques et privées. Cette frontière, poreuse et labile, peut être associée à une seconde distinction entre la raison et l’affect. Superposées, ces deux divisions ont participé à structurer l’organisation sociale. L’un des exemples les plus typiques en est certainement la façon dont le travail est censé se déployer dans un espace où les affects (notion dont la portée exige encore d’être précisée) sont autant que possible passés sous silence, ou confinés à des moments où le cadre normal est suspendu.

L’objectif de cette journée d’étude est de contribuer aux réflexions théoriques et empiriques contemporaines sur la place de la maladie grave dans la conciliation entre vie privée et vie professionnelle, entre vie personnelle et espaces publics. Alternant approches générales et recherches spécifiques, les présentations s’intéressent aux façons dont les vécus de la maladie et les temporalités différenciées qui les traversent génèrent incertitudes et tensions aux interfaces entre famille, travail et soins. Affectant non seulement les patients mais aussi leurs proches et tout un environnement social, la maladie est susceptible de créer des zones de flous dans les relations professionnelles et les lieux où celles-ci se déploient. Elle peut transfigurer les liens entre travail salarié, activité professionnelle et rôles sociaux, et faire émerger ainsi de nouvelles politiques de l’intime.

Marc-Antoine Berthod et Yannis Papadaniel

Conférence lors de la journée d’études ‘Interfaces de l’intime. Concilier travail, famille et soins’, Haute école de travail sociale et de la santé | EESP | Lausanne, 27 mai 2016.

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