Mort & Anthropologie.

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Penser les rites funéraires contemporains. Du cortège funèbre aux funérailles connectées

Étudier les rites funéraires nous permet de comprendre les invariants de nos réactions face à la mort. À travers une approche compréhensive et dynamique articulant sociologie et anthropologie, l’intervenant évoque l’évolution des rites funéraires en Occident au XXe siècle à travers deux transformations majeures : la personnalisation des obsèques et l’intimisation de la mort. Il est alors possible d’observer qu’il existe aujourd’hui une multitude de manières de ritualiser la mort et qu’elles ont lieu dans des lieux différents : à l’hôpital, à l’école, à la maison, au centre funéraire, à l’église ou au temple, en pleine nature ou encore dans des espaces moins conventionnels comme Internet et les réseaux sociaux. Impliquant des personnes distinctes sans qu’elles soient nécessairement rassemblées dans un même lieu au même moment, ces ritualisations funéraires illustrent la forme collective du deuil contemporain : multiple et fragmenté mais toujours relié (et connecté) au défunt.

Quel que soit le rituel, qu’il s’agisse de témoigner de son respect au défunt par un cortège funéraire vêtus de noir ou de diffuser ses funérailles sur Internet et de le célébrer via Facebook, les vivants cherchent finalement à se rassembler, à garder des traces de l’être aimé, à le localiser et à maintenir une relation avec lui.

Martin Julier Costes, conférence.